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« Il était temps qu’on y aille » : le reste des pêcheurs de la zone 23 prennent la mer

Des bateaux de pêche au homard sont amarrés à quai.

Les pêcheurs sont partis en mer le 5 mai 2024 à l'occasion du début de la pêche au homard dans les zones 23b, 23c et 23d.

Photo : Radio-Canada / Gilles Landry

Radio-Canada

La pêche au homard a débuté dans les sous-zones B, C et D de la zone 23, au Nouveau-Brunswick, dimanche matin.

Selon l'Union des pêcheurs des Maritimes, quelque 500 pêcheurs ont pris la mer dans une zone qui s'étend de Grande-Anse à Escuminac.

Leurs collègues de la zone 23a, une zone dans la région Chaleur qui s'étend de New Mills à Stonehaven, ont pris la mer le 1er mai.

Dimanche matin, les pêcheurs à Escuminac ont pris la mer par un temps brumeux vers 6 h, marquant le coup d'envoi d'une nouvelle saison.

Justine Martin.

Le père de Justine Martin était capitaine de bateau. À son décès, elle a pris les rênes de l'équipage.

Photo : Radio-Canada / BABATUNDE LAWANI

À 5 h 30, une centaine de casiers étaient déjà entassés sur le bateau de Justine Martin, amarré au quai d'Escuminac. La capitaine attendait le départ avec impatience et avait hâte de prendre la mer avec son équipage.

[Je suis] excitée. Il est temps, il est temps qu’on y aille, a-t-elle dit.

Des bateaux de pêche chargés de casiers partent en mer.

Le départ des pêcheurs du quai d'Escuminac peu avant 6 h.

Photo : Radio-Canada / Babatundé Lawani

Justine Martin prévoit son premier débarquement un peu plus tard dans la journée.

Elle espère faire une bonne pêche qu’elle vendra à bon prix, un prix qu’elle a d’ailleurs hâte de connaître.

Ça m’a été dit, ça commence à 8 $, relate-t-elle. C’est raisonnable.

On va espérer une belle saison

Interrogée à savoir si le prix cette année sera raisonnable, la conseillère aux pêches à l’Union des pêcheurs de Maritimes (UPM), Lyne Robichaud, reste vague.

Avec maintenant les pêches d’appâts qui sont pratiquement fermées et les coûts d’exploitation qui sont plus élevés que les années précédentes, ça va être vraiment aux pêcheurs de dire si le prix est raisonnable ou pas pour eux, dit-elle.

Une femme sourit devant un quai chargé de casiers à homards empilés.

Lyne Robichaud, conseillère aux pêches à l'Union des pêcheurs des Maritimes (UPM).

Photo : Radio-Canada / BABATUNDE LAWANI

Pour ce qui est de savoir si les prises s’annoncent bonnes en 2024, Lyne Robichaud rappelle que les pêcheurs sont chaque année à la merci de mère Nature.

On va espérer une belle saison pour nos pêcheurs, dit-elle. C’est un peu brumeux, mais de ce qu’on voit, ils vont avoir une belle journée pour setter leurs trappes à l’eau.

Les premiers débarquements officiels de ces zones devraient donc avoir lieu lundi.

Une tradition qui se perpétue

Sur le quai d’Escuminac, ils étaient plusieurs à s’être attroupés au petit matin pour souligner le départ en mer des pêcheurs.

Une foule rassemblée sur un quai regarde la mer.

Des curieux sur le quai d'Escuminac le 5 mai 2024.

Photo : Radio-Canada / Babatundé Lawani

L'une d'elles, Jeannine Morais, était pleine d’énergie peu de temps avant le départ des bateaux du quai.

Je demeure à Moncton, mais je suis ici ce matin pour envoyer des souhaits puis de la chance à nos pêcheurs. Ça fait toujours chaud au cœur de venir, de voir nos familles, nos pêcheurs, voir tout le monde au quai. C’est très bien, raconte Jeannine Morais, originaire de Baie-Sainte-Anne.

C’est très touchant, c’est fébrile. On voit tous ces pêcheurs-là s’en aller et on ressent cette fierté-là et cette émotion-là.

Une citation de Jeannine Morais

Rhéal Turbide, un homardier à la retraite, était lui aussi sur le quai, café à la main, dimanche matin.

Ça fait 18 ans que j’ai arrêté, mais à tous les commencements des pêches, je viens ici voir cela, dit-il.

Je n’aimerais pas d’être [sur le bateau] à matin, je suis trop vieux, poursuit-il en riant.

Rhéal Turbide.

Chaque année, Rhéal Turbide fait acte de présence au quai d'Escuminac pour lancer la saison de la pêche au homard.

Photo : Radio-Canada / BABATUNDE LAWANI

S’il est de coutume pour des communautés côtières au Nouveau-Brunswick de se réunir au quai pour les lancements de la saison de pêche, cette tradition a aussi son côté commémoratif à Escuminac depuis 65 ans.

Dans la nuit du 19 au 20 juin 1959, 35 pêcheurs de saumon qui étaient partis de ce quai néo-brunswickois ont péri en mer. Il s’agit de la pire tragédie de pêche de l'histoire canadienne.

Je me rappelle de ça. J’avais 17 ans, s’est désolé Rhéal Turbide dimanche.

Jeannine Morais, elle, n’était pas encore née, mais elle connaît bien cette histoire : sa mère s’est fait un point d’honneur de lui raconter les faits afin de continuer à commémorer les victimes.

On faisait des choses pour ne pas les oublier, toutes les familles qui ont perdu leurs proches, explique-t-elle. Il y a des familles qui ont toutes perdu leur papa. Moi, mon père, c’était un pêcheur.

Jeannine Morais.

Jeannine Morais est originaire de Baie-Sainte-Anne.

Photo : Radio-Canada / BABATUNDE LAWANI

Port du gilet de sauvetage

Nouveauté au Nouveau-Brunswick en 2024, les équipages seront dorénavant tenus d’enfiler leurs gilets de sauvetage à partir du 1er juin.

Les pêcheurs sont prêts à ce changement-là. En bout de ligne, c’est la sécurité aussi qui est en jeu, clame Lyne Robichaud.

La saison de pêche dans la zone au complet se terminera le 1er juillet.

D’après le reportage de Babatundé Lawani

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