Reprise des tournages américains à Montréal : après les grèves, le « rattrapage »
Plusieurs productions américaines seront tournées dans la métropole québécoise, cette année. (Photo d'archives)
Photo : getty images/istockphoto / gorodenkoff
Après les grèves consécutives des acteurs et des scénaristes qui ont paralysé Hollywood pendant plusieurs mois en 2023, les tournages américains ont repris de plus belle dans la métropole québécoise. Préparez-vous à ce que certaines rues de Montréal soient transformées en jungle new-yorkaise, en villes californiennes ou en cités européennes.
Plusieurs productions sont en tournage actuellement, dont le film d'action Mayday produit par Apple, qui mettra en vedette l'acteur canadien Ryan Reynolds. Une courte promenade sur la rue Sainte-Catherine nous transporte d'ailleurs à San Diego, grâce aux palmiers qui bordent la nouvelle devanture de magasins.
Le film américain «Mayday» est tourné dans les rues de Montréal au début du mois de mai.
Photo : Radio-Canada
Présentement, il y a beaucoup de tournages américains [à Montréal]. L'année passée, il y a eu les grèves des scénaristes et des acteurs, donc les productions ont dû arrêter. Mais là, on est en rattrapage. Donc, c'est un gros début de saison
, affirme Bernard Larivière, le président de l'Association québécoise des techniciens de l'image et du son, section locale 514 IATSE, sur les ondes d'ICI RDI.
Le prochain film Karate Kid, qui réunira à l’écran Jackie Chan et Ralph Macchio dans leurs rôles respectifs de M. Han et de Daniel LaRusso, est également en tournage à Montréal depuis le début avril et jusqu'à la fin juin.
De plus, l'équipe de la série Ghosts sera présente au mois de juillet pour terminer le tournage de la troisième saison, tandis qu'Obsession, une nouvelle série produite par Amazon, s'ajoutera aux tournages dans la métropole, cette année.
Bernard Larivière, président de l'Association québécoise des techniciens et techniciennes de l'image et du son (AQTIS), section locale 514 IATSE
Photo : Radio-Canada
Chez Grandé Studios, un studio montréalais qui accueille la superproduction Karate Kid, l'année 2024 s'annonce lucrative.
Nos studios sont complets jusqu'à la fin du mois d'août
, dit au bout du fil le vice-président, Andrew Lapierre. C'est un bon départ, mais c'est seulement rendu à la fin de l'année qu'on va pouvoir dire si l'année a été bonne.
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Par ailleurs, l'industrie cinématographique américaine est une importante source de revenus pour la main-d'œuvre d'ici. Par exemple, chaque superproduction embauche entre 500 et 800 techniciens, estime M. Larivière.
C'est beaucoup d'emplois pour les gens d'ici, car la grande majorité du personnel est embauché localement
, précise celui qui représente 8000 professionnels de l'audiovisuel dans la province.
Pour le tournage du film « Mayday », des travailleurs s'affairent à transformer une rue de Montréal pour qu'elle ressemble à San Diego, le 4 mai 2024.
Photo : Radio-Canada
Compétition féroce
Montréal est attrayante [pour les productions américaines], car on peut imiter plusieurs villes. Aussi, puisqu'il y a quatre saisons, il est possible d'y avoir un tournage d'hiver. Donc, on devient une destination de prédilection
, explique M. Larivière.
Ce dernier précise toutefois qu'il existe une compétition féroce
avec d'autres provinces ainsi que différentes villes dans le monde pour attirer les superproductions étrangères.
Le gouvernement du Québec a récemment haussé le crédit d'impôt pour les productions cinématographiques à 25 %. Même s'il applaudit cette augmentation, M. Lapierre croit qu'il demeure difficile de compétitionner avec des villes comme Londres ou Atlanta, où les crédits d'impôt avoisinent 40 % et où plusieurs vols directs au départ et à destination de Los Angeles sont offerts chaque jour. Ce sont des petits détails qui n'aident pas Montréal
, reconnaît le vice-président de Grandé Studios.
Montréal n'est pas le premier choix [pour les productions américaines]. Quand les autres villes sont pleines, ils viennent chez nous.
De plus, au pays, la métropole est non seulement en compétition avec Toronto et Vancouver, mais Winnipeg et Calgary font désormais partie de l'équation, fait-il remarquer.
M. Lapierre aimerait d'ailleurs qu'il y ait plus de studios à Montréal pour attirer davantage de productions étrangères. Il cite en exemple les villes de New York et de Vancouver, où les gouvernements ont offert une aide financière aux entrepreneurs.
Il y a des régions dans le monde où les gouvernements investissent énormément dans les infrastructures, car ils sont conscients des retombées économiques de l'industrie
, explique-t-il, tout en ajoutant qu'il est en discussion avec les ordres de gouvernement municipal et provincial.
Le film américain «Transformers : le réveil des bêtes» a été tourné à Montréal à l'été 2021.
Photo : Radio-Canada / Avec la gracieuseté de Bilodeau Canada
Selon le Bureau du Cinéma et de la Télévision du Québec (BCTQ), la province avait fracassé un record en 2021 en accueillant 12 productions américaines de type long métrage ou télésérie qui avaient engendré des retombées économiques estimées à 470 millions de dollars.
Cette année-là, on comptait entre autres la mégaproduction Transformers : le réveil des bêtes dans les tournages au Québec.